Une évolution florale qui pourrait perturber les pollinisateurs
Les résultats montrent que la taille du rond pigmenté croît d'autant plus en s'approchant de l'équateur et que l'incidence des ultraviolets augmente. Les auteurs de l'étude en concluent donc que ces expériences étendent la règle de Gloger à Argentina anserina.
Ils apportent également une explication possible du phénomène chez la plante : d'autres tests en laboratoire révèlent en effet que des niveaux élevés d'ultraviolets détériorent le pollen d'A. anserina. Les scientifiques en déduisent que plus le diamètre du disque sombre est important, plus le motif floral absorbe les ultraviolets qui, sans cela, se réfléchiraient en direction des étamines où ils pourraient endommager l'ADN du pollen, précieux pour la reproduction.
En outre, les chercheurs se questionnent sur l'impact sur cette espèce et, plus généralement, sur les plantes, de l'augmentation des ultraviolets aux pôles en raison de l'amincissement de la couche d'ozone dans ces régions. En réponse à ce phénomène, les populations végétales devraient, au fil des générations, tendre vers un modification de leur motif central, un trait morphologique généralement admis en faveur des interactions avec les pollinisateurs, comme les abeilles.
La diminution de la réflectance (le pourcentage de lumière réfléchie par la corolle) et l'assombrissement des parties centrales qui contiennent le nectar et le pollen pourraient perturber les insectes et, à terme, altérer le processus de reproduction de l'espèce végétale. D'autres expériences seront entreprises pour mesurer dans quelles mesures la règle de Gloger pourrait s'appliquer au monde végétal.
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