vendredi 30 janvier 2015

Infos en français - Quelques mois pour convaincre les derniers pays récalcitrants... - Scarlett HADDAD #Iran #Nucléaire #israel #Hezbollah #ArabieSaoudite



Entre Israël et le Hezbollah, la confrontation est longue, mais 48 heures après l'opération dans les fermes de Chebaa, on peut dire que l'épisode Kuneitra est pratiquement terminé. Toutes les informations parvenues depuis mercredi après-midi au Hezbollah par les canaux diplomatiques, sécuritaires et militaires, via la Finul notamment, permettent de croire que les Israéliens ne vont pas répondre à la riposte du Hezbollah. Mais tout le monde est convaincu que s'ils ont la possibilité d'assassiner d'autres cadres de cette formation, ils n'hésiteront pas à le faire, sans se soucier des conséquences.





Toujours est-il qu'à ce stade, il est clair que la guerre que certains au Liban craignaient n'aura pas lieu, la région étant plongée dans d'autres dossiers suffisamment préoccupants. Les condamnations occidentales de l'opération du Hezbollah étaient donc de pure forme, tous les protagonistes étant conscients du fait que ce sont les Israéliens qui ont brisé le statu quo qui règne depuis 2006 et que l'opération du Hezbollah était pratiquement un « sans-faute », tant elle est précise, ciblée et s'est déroulée en dehors du champ d'application de la résolution 1701, dans un territoire que le Liban considère occupé par les Israéliens. Cet espace est d'ailleurs situé à la limite du village de Ghajar dont les Israéliens ne se sont pas encore retirés en dépit de la mention très claire en ce sens qui figure dans la résolution 1701.





Professionnalisme, responsabilité, audace sont les principaux qualificatifs qui viennent à l'esprit pour commenter cette opération. Mais la question qui se pose est la suivante : les Israéliens pourront-ils absorber un tel coup, dans une période électorale où la campagne est serrée et violente, sans tenter, au moins pour la forme, de redorer leur blason ? Ne prendront-ils pas une initiative quelconque pour, d'une part, faire oublier l'humiliation subie mercredi et, d'autre part, tenter de redistribuer les cartes dans la région et entraver ainsi l'accord irano-américain sur le dossier nucléaire ?





Selon les rapports diplomatiques arabes et occidentaux, c'est justement la perspective de cet accord qui pèse aujourd'hui sur la région. Selon certaines informations, il serait pratiquement conclu et les États-Unis seraient en train de mettre à profit les quelques mois qui restent avant l'expiration du délai des négociations en juin, pour convaincre les récalcitrants. Au début de l'année, ceux-ci se résumaient principalement à trois pays : la Turquie, l'Arabie saoudite et lsraël. La Turquie qui a resserré récemment ses liens avec l'Iran est plus ou moins neutralisée, même si entre les deux pays le conflit sur la Syrie demeure. Restent l'Arabie saoudite et Israël.





Concernant le royaume wahhabite, l'affaire est en train d'être réglée, puisqu'après la visite du président américain accompagné de son épouse et d'une délégation de trente personnalités officielles pour présenter leurs condoléances au nouveau roi Selmane, ce dernier a fait savoir, selon une « source américaine haut placée », qu'il n'a pas d'objection à la signature d'un accord entre l'Occident et l'Iran sur le dossier nucléaire du moment que cet accord renforce la stabilité dans la région et ne donne pas à l'Iran le droit de fabriquer la bombe atomique. L'Arabie saoudite serait donc rentrée dans le rang après avoir obtenu des garanties américaines sur sa place dans la région. Mais elle n'avait pas vraiment le choix, les Américains s'étant empressés d'intervenir au cours des derniers jours du règne du roi défunt Abdallah pour préparer une succession en douceur et donner le plus grand rôle à l'émir qui lui inspire le plus confiance Mohammad ben Nayef. Ce dernier avait d'ailleurs été reçu à la Maison-Blanche il y a un mois, dans ce qui avait été déjà considéré comme un signe évident des préférences de Washington. En réagissant rapidement, les Américains ont donc réussi à éviter les incidents et les tiraillements au sein de la famille royale et ils ont tracé la politique à suivre pour les cinq prochaines années en faisant désigner Mohammad ben Nayef comme héritier du prince héritier. Et le plus important, ils ont arraché au roi un appui clair à l'accord en préparation sur le nucléaire iranien.





Avec Israël, la situation est plus complexe. Non seulement les Israéliens ne sont pas contents, mais ils veulent à tout prix entraver cet accord. Ils ont même tenté de sonder la Russie, puisque le ministre des Affaires étrangères israélien Avigdor Lieberman (lui-même originaire de Russie) s'est rendu récemment à Moscou pour tenter d'obtenir son appui et son aide, mais il a été surpris par les conseils de son homologue russe Serguei Lavrov de ne pas chercher à entraver l'accord sur le nucléaire. Les Israéliens ont alors tenté de provoquer des incidents sécuritaires à travers l'attaque de Kuneitra qui visait à la fois un général iranien et des cadres du Hezbollah, mais la réaction des États-Unis, qui se sont empressés de dire qu'ils n'étaient pas au courant de cette attaque (ce qui en termes diplomatiques signifie qu'ils sont contre cette opération), et celle de la communauté internationale en général ont montré aux Israéliens qu'une nouvelle guerre dans la région n'aurait aucune couverture de leur part.





Est-ce à dire que l'affaire est réglée et que l'accord sur le nucléaire devrait voir le jour en mars ou au plus tard en juin ? Dans une région aussi compliquée et avec des données aussi instables, tout est encore possible, répondent les analystes.











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