jeudi 9 avril 2015

Histoire de la Fin de la Croissance - Témoignage accablant du commandant de bord du vol 5600 - Actualité - El Watan



Nous décollons samedi matin, avec des autorisations de survol de l’espace saoudien, obtenues pour la seconde fois après de longues tractations à un très haut niveau de l’Etat», révèle M. Aomraoui. Il reconnaît que la traversée de l’espace aérien saoudien a suscité la crainte des uns et des autres. «Nous ne savions pas pourquoi les Saoudiens nous avaient sommés de faire demi-tour, mais lorsque nous sommes passés, nous avions très peur. Notre seul contact avec eux s’est limité aux communications avec la tour de contrôle.



Lorsque nous avons atteint l’espace aérien yéménite, nous n’avions pas peur de la situation qui prévalait, mais plutôt des conditions d’atterrissage qui étaient très difficiles. L’aéroport de Sanaa n’est pas équipé de moyens techniques et les conditions météorologiques étaient très mauvaises. Faire atterrir un A330 relevait de l’exploit», explique le commandant de bord.



«Je ne comprenais pas l’hostilité des Saoudiens à notre égard»



Mais, ajoute le commandant Aomraoui, une fois l’appareil immobilisé sur la piste, l’équipage se rend compte de la gravité de la situation dans ce pays confronté à une guerre par procuration menée par une coalition de pays arabes sous la direction de l’Arabie Saoudite et à laquelle l’Algérie a refusé de prendre part. «L’image est très forte. Elle suscite de lourdes inquiétudes. On voyait des hangars en feu, des avions bombardés, de la fumée qui s’élevait et on sentait fortement l’odeur de chair calcinée. Les alentours de l’aéroport faisaient vraiment peur. Nous sentions de l’agressivité dans les propos des agents de la tour de contrôle, gérée par les Saoudiens. Mais le plus important était d’embarquer tous ces Algériens qui nous attendaient avec impatience», souligne notre interlocuteur.



Celui-ci ne comprend pas l’hostilité des Saoudiens à l’égard des Algériens. «Ils assuraient le contrôle de l’espace aérien, mais aussi de l’aéroport de Sanaa. Ils faisaient pression sur les agents yéménites pour qu’ils ne nous assistent pas. D’ailleurs, ce sont les membres de l’équipage qui ont assuré l’embarquement des bagages et des passagers. Nous étions obligés d’attendre plus longtemps à cause d’un groupe d’Algériens arrivés en retard : ils venaient de très loin et ont eu des problèmes en cours de route.



Les représentants de notre ambassade au Yémen nous ont beaucoup aidés», note le commandant, qui fait l’éloge des Yéménites rencontrés à l’aéroport : «Ils étaient très contents de nous voir atterrir sur le tarmac. Ils auraient voulu nous aider, mais je pense qu’ils avaient peur de le faire. Ils ont dû recevoir des instructions des Saoudiens pour ne pas nous assister. Nous avons discuté avec certains d’entre eux, qui nous sont exprimé leur solidarité. Ils nous ont dit que la veille, les bombardements n’ont pas cessé».











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